Laura tient une petite marque de textiles artisanaux, Maison L’Atelier. Elle a besoin d’une boutique en ligne qui tienne la route : facile à piloter, capable de monter en charge si un influenceur la mentionne, et pas écrasée par des frais qui grignotent ses marges. Entre PrestaShop et Shopify, le choix semble technique mais il est surtout stratégique. Ce qui compte, ce n’est pas la hype du nom, c’est la combinaison entre tarification, facilité d’utilisation, liberté de personnalisation, et la manière dont la plateforme supporte une croissance irrégulière.
Dans cet article on met les mains dans le cambouis : coûts directs et cachés, modules, intégrations de paiement, dropshipping, scalabilité, et le support quand ça flanche un vendredi soir. J’utilise le cas de Laura pour illustrer : elle ne veut pas devenir hébergeuse, mais elle n’entend pas non plus laisser ses données sur une solution fermée sans comprendre les conséquences.
En bref :
- Coûts : PrestaShop = faible coût initial + hébergement à gérer ; Shopify = abonnement mensuel + frais de transaction.
- Prise en main : Shopify gagne pour la simplicité ; PrestaShop pour la personnalisation poussée.
- Extensions : PrestaShop offre une diversité plus importante d’addons ; Shopify propose une expérience cohérente et un écosystème d’apps stable.
- Dropshipping : possible sur les deux ; Shopify est souvent plus rapide à déployer pour débuter.
- Scalabilité : Shopify prend en charge la montée en charge ; PrestaShop dépend de votre hébergement et de votre équipe.
Tarification et coûts réels pour la création boutique en ligne : qui dépense quoi ?
Le premier réflexe de Laura, comme pour beaucoup, c’est le budget. Le dilemme classique : PrestaShop est gratuit en tant que CMS open-source, mais « gratuit » ne veut pas dire « sans coût ». Il faut un hébergement, un nom de domaine, parfois des thèmes et modules payants, et surtout du temps. J’ai vu des projets où l’hébergement basique à 3€ par mois tenait la route au lancement — puis explosait dès que le trafic monte. Pour anticiper, il vaut mieux s’orienter vers une offre plus robuste ; des acteurs comme Hostinger proposent des plans performants, mais la vraie question est la marge d’erreur : combien accepteriez-vous de perdre en temps et en ventes si votre serveur rame ?
Chez Shopify, le calcul est plus simple en surface : abonnement mensuel (plans typiques entre 29$ et 299$), hébergement inclus, sécurité et backups assurés par la plateforme. Le confort a un prix, et il y a aussi des frais de transaction additionnels si vous n’utilisez pas Shopify Payments. Pour Laura, ça veut dire un budget prévisible mais moins de contrôle sur l’optimisation des coûts.
Il faut aussi regarder les coûts cachés : certaines applications indispensables (newsletter, relance panier, optimisation SEO) sont souvent payantes. Avec PrestaShop, vous pouvez trouver des modules gratuits, mais les « bons » modules qui ne sentent pas le bricolage coûtent souvent entre 30€ et 200€ l’unité. Avec Shopify, vous payez souvent un abonnement mensuel par app. Au final, pour une petite boutique, PrestaShop peut se tenir autour de 40€ à 200€ par an si vous êtes malin et bricoleur. Shopify vous offrira une expérience « tout inclus » à partir d’environ 29$ par mois plus éventuels frais d’applications et transaction.
Un truc que je dis toujours : calculez vos coûts récurrents comme si vous étiez propriétaire d’un magasin physique. L’hébergement, les sauvegardes, la sécurité, les certificats, les abonnements à des applications, la maintenance — tout ça coûte et il faut l’anticiper. Si vous voulez un benchmark technique pour choisir un hébergement adapté, regardez des comparatifs sur les solutions d’hébergement web ou les offres managées qui limitent le temps perdu en administration.
Anecdote : j’ai aidé une marque qui économisait sur l’hébergement. Un pic de trafic provoqué par un repost Instagram a cramé le serveur pendant deux heures un dimanche. Les ventes perdues étaient dix fois le coût d’un plan supérieur. Moralité : sous-estimer l’hébergement, c’est payer deux fois plus tard. Insight : la « vraie » comparaison tarifaire doit intégrer la capacité à absorber un pic et le coût du temps humain pour réparer.
Facilité d’utilisation et expérience admin : la courbe d’apprentissage
Laura n’est pas développeuse. Son temps vaut plus que celui passé à configurer un serveur. C’est là que la dichotomie PrestaShop / Shopify se voit le plus clairement. Shopify est conçu pour que tu arrives, ajoutes des produits, configures la livraison et les paiements sans lire trois guides techniques. L’interface est pensée pour des humains pressés : glisser-déposer, éditeur visuel, workflows standardisés. J’ai vu des petits commerces lancer une boutique complète en une après-midi, texte photo, pages légales et tout.
PrestaShop, c’est une autre posture. Tu installes, tu configures, tu choisis l’hébergement, tu testes des modules. C’est gratifiant si tu veux maîtriser chaque détail, mais plus exigeant. Il faut parfois toucher au PHP, surveiller les logs, jouer avec les règles de cache. Les hébergeurs proposent des installations en un clic et des guides, mais tu gardes la responsabilité. Pour une équipe avec un/une développeur/se ou une agence, c’est un atout : plus de liberté, plus de contrôle.
Sur le plan SEO et analytics, l’approche influence aussi l’expérience. Shopify propose des intégrations simples avec des outils de suivi, mais si tu veux pousser finement la stratégie SEO, contrôler les balises, les redirections, et utiliser des outils comme Google Search Console, PrestaShop te laisse faire tout ça sans limite — à condition de savoir le faire. Pour gérer son référencement de façon professionnelle, on finit souvent par combiner bonnes pratiques et outils (SEMrush, audits techniques). Si tu veux un guide pratique pour structurer ton plan SEO, des ressources comme SEMrush aident à prioriser les chantiers.
Illustration concrète : pour Laura, ajouter 200 produits avec variantes (tailles, couleurs) a pris trois heures sur Shopify grâce aux imports CSV standardisés. Sur PrestaShop, la même opération demandait une préparation plus fine du fichier et un contrôle plus manuel, mais le résultat final permettait d’avoir des règles de prix et des comportements produits très spécifiques.
Autre point : la gestion du back-office. Shopify se concentre sur l’essentiel et masque la complexité. PrestaShop l’expose, ce qui peut être une bonne chose si votre business a des règles métiers particulières. Si vous n’avez pas envie de devenir admin serveur, Shopify vous décharge techniquement. Si vous aimez coder des solutions sur-mesure, PrestaShop vous rendra service.
Insight : pour une créatrice solo comme Laura qui veut commencer vite et dormir tranquille, Shopify est un raccourci. Si votre modèle nécessite des règles uniques et que vous avez les compétences, PrestaShop reste roi de la personnalisation.
Fonctionnalités, extensions et personnalisation : liberté contre productivité
Quand on parle de fonctionnalités, on parle de la marge entre ce que la plateforme propose d’emblée et ce qu’on doit ajouter. PrestaShop dispose d’un catalogue massif de modules (plusieurs milliers) et d’une place d’addons importante. Ça signifie que tu peux presque tout faire — gestion multilingue fine, règles de prix complexes, intégrations logistiques spécifiques. Mais souvent, pour obtenir un module robuste et maintenu, il faudra payer. J’ai vu des boutiques ajouter des modules pour la gestion des lots, l’affectation personnalisée de frais de port, etc. Tout est possible, mais ça demande de trier les modules et tester.
Shopify a rattrapé son retard côté applications : l’App Store propose des solutions pour presque chaque besoin — affichage produit, upsell, chat, automatisation. L’avantage est la qualité et l’intégration fluide. L’inconvénient : chaque fonctionnalité poussée peut nécessiter un abonnement supplémentaire. Si vous préférez la productivité immédiate, Shopify favorise la vitesse de déploiement.
Pour illustrer, voici une checklist pratique que je donne à mes clients lors d’un audit :
- Prioriser : lister les fonctionnalités indispensables vs souhaitables.
- Comparer : vérifier disponibilité native vs plugin/app.
- Tester : utiliser les périodes d’essai pour chaque module critique.
- Vérifier la maintenance : modules mis à jour régulièrement ? support réactif ?
- Mesurer l’impact : combien l’outil rapporte-t-il en temps ou en CA ?
Chaque point doit être justifié par un cas d’usage réel. Par exemple, le chat en ligne a fait gagner 12% de conversions à une boutique après paramétrage et formation du service client.
Les thèmes et templates méritent aussi attention. PrestaShop offre une plus grande diversité brute mais parfois hétérogène en qualité. Shopify propose moins de thèmes payants, mais ils sont optimisés pour la performance et la conversion. Performance = SEO + taux de conversion. Ne négligez pas l’impact des images optimisées et des formats modernes : si vous cherchez des ressources pour améliorer vos visuels, des outils et guides existent pour compresser et adapter les images sans perte perceptible.
Enfin, parlons intégration ERP et automatisation. À un certain stade, Laura devra intégrer sa boutique à un back-office pour la compta, la gestion des stocks et les process logistiques. C’est là que des solutions de type système ERP entrent en jeu. PrestaShop, par son architecture, facilite des intégrations sur-mesure avec des ERPs ; Shopify propose des connecteurs standardisés souvent suffisant pour la majorité des TPE/PME.
Insight : si vous aimez expérimenter et construire des workflows spécifiques, PrestaShop vous donnera la latence pour le faire. Si vous préférez itérer rapidement et externaliser la complexité, Shopify reste la voie la plus pragmatique.
Dropshipping, paiements et marges : pièges, intégrations et bonnes pratiques
Dropshipping : le mot magique pour se lancer sans stock, mais aussi le terrain miné des marges et des complications. Les deux plateformes supportent le dropshipping. Avec PrestaShop, vous pouvez intégrer des connecteurs vers BigBuy, BDroppy, ou des marketplaces locales, sans que la plateforme ne ponctionne vos ventes. C’est intéressant si votre modèle repose sur des marges serrées. Avec Shopify, vous avez accès à des marketplaces et apps dédiées (parfois Oberlo ou équivalents), mais attention aux frais additionnels cumulés : application + abonnement Shopify + frais de transaction si applicable.
Un point pratique : la provenance des produits. Si vous utilisez le marché AliExpress, vérifiez les délais et la fiabilité des fournisseurs. J’ai vu trop de boutiques basculer face à des retours clients provoqués par des délais non renseignés. La règle est simple : communiquez avec honnêteté sur les délais et prévoyez des solutions de secours (fournisseurs alternatifs, stock tampon pour best-sellers).
Sur les moyens de paiement, PrestaShop propose une palette via modules : PayPal, Stripe, PayPlug, etc. Shopify intègre Shopify Payments plus d’autres options comme Apple Pay et Amazon Pay. Pour Laura, c’était crucial : ses clients français utilisent majoritairement la CB. Installer un module fiable comme PayPlug sur PrestaShop demande une configuration initiale, mais offre une intégration locale performante. Shopify facilite la mise en route mais avec moins de marge de négociation sur les fees.
Autre point souvent ignoré : la relation avec les marketplaces. La présence sur des canaux comme la marketplace de Cdiscount ou Facebook Marketplace peut booster vos ventes. Les intégrations existent sur les deux plateformes mais leur orchestration demande de penser les stocks, les retours et la facturation. Si vous comptez sur plusieurs canaux, prévoyez tôt un plan d’orchestration et, si nécessaire, une solution de monitoring des ventes multi-canaux.
Pour le dropshipping, deux conseils pratiques que je donne toujours :
- Testez les fournisseurs à petite échelle avant d’industrialiser.
- Automatisez les suivis clients (tracking, emails) pour éviter une charge manuelle qui tue la marge.
Ces deux points sauvent des dizaines d’heures et évitent des mauvaises notes sur les plateformes.
En résumé, le choix entre PrestaShop et Shopify pour le dropshipping se réduit souvent à vos priorités : contrôle des coûts et intégrations personnalisées (PrestaShop) vs déploiement rapide et écosystème d’apps (Shopify). Insight : si votre modèle dépend fortement des marketplaces, planifiez l’orchestration des stocks et la transparence client dès le départ.
Évolutivité, maintenance et support : qui prend la responsabilité ?
Si votre boutique réussit, la question suivante n’est pas de savoir si la plateforme tient, mais qui intervient quand ça casse. Avec Shopify, l’infrastructure est gérée en mode SaaS : scalabilité, sauvegardes, disponibilité, CDN — tout est pris en charge. Quand une promo fait exploser le trafic, Shopify absorbe. Le coût est prévisible et le support est disponible 24/7. Pour une entrepreneuse solo comme Laura, c’est de l’assurance. J’ai vu des équipes se concentrer sur le marketing plutôt que sur la maintenance, et ça fait gagner un temps fou.
Avec PrestaShop, la scalabilité dépend de l’hébergement et de votre capacité à agir : changer de plan, configurer le cache, optimiser la base de données. Ce n’est pas insurmontable — des hébergeurs proposent des offres managées — mais vous gardez la responsabilité opérationnelle. Si vous voulez un contrôle fin des performances, PrestaShop vous le donne ; mais il vous faudra aussi un plan de surveillance. Pour cela, des ressources et outils pour la surveillance efficace sont indispensables pour détecter les lenteurs, erreurs 500 et problèmes d’UX.
Question support client : Shopify propose un support intégré continu. PrestaShop mise beaucoup sur sa communauté et sur des offres payantes de support. Si la disponibilité d’un agent réactif est critique pour vous, Shopify est difficile à battre. Mais si vous pouvez externaliser une partie du support technique à une agence ou un freelance, PrestaShop reste une option robuste.
Pensez aussi aux migrations. Migrer d’une plateforme à l’autre est possible, et il existe des outils pour transférer produits, clients et commandes, mais ça demande de la planification. Si vous anticipez une forte croissance et la possibilité de changer d’architecture (par exemple, intégrer un système ERP), structurez vos données proprement dès le départ pour limiter les douleurs futures.
Enfin, pour la partie hébergement, si vous optez PrestaShop, comparez les offres ; il existe des guides pour évaluer les coûts et la fiabilité des hébergements. Des comparatifs d’offres managées et hébergements performants vous aideront à choisir l’équilibre coût/performance que vous acceptez.
Insight : la bonne question n’est pas « quelle plateforme est la plus puissante ? » mais « qui prend la responsabilité quand tout s’emballe ? » Si vous avez besoin d’un filet de sécurité technique, Shopify vous le fournit ; si vous voulez garder la main, PrestaShop vous mettra au volant — mais vérifiez que vous savez conduire.
Quelle plateforme est la plus économique au démarrage ?
Sur le papier, PrestaShop a le coût initial le plus bas car le CMS est gratuit. En pratique, il faut ajouter l'hébergement, le nom de domaine, et parfois des modules payants. Shopify propose un abonnement mensuel avec hébergement inclus, ce qui rend les coûts plus prévisibles mais potentiellement plus élevés selon les applications utilisées.
Peut-on migrer de PrestaShop vers Shopify sans perdre de données ?
Oui, la migration est possible mais nécessite une planification : exporter/importer produits, clients, commandes, et gérer les redirections SEO. Il existe des outils et des services spécialisés pour automatiser une partie du processus, mais attendez-vous à des ajustements manuels.
Quelle plateforme pour démarrer un site de dropshipping rapidement ?
Pour un lancement rapide, Shopify est souvent privilégié grâce à son écosystème d'apps et marketplaces prêtes à l'emploi. PrestaShop permet aussi le dropshipping mais demande parfois plus de configuration. Choisissez selon votre appétence technique et votre besoin de contrôle des marges.
Comment choisir son hébergement pour PrestaShop ?
Sélectionnez un hébergement optimisé pour PHP et bases MySQL performantes, avec options de cache et sauvegardes automatiques. Comparez les offres (par exemple via des guides sur les
Les marketplaces comme Cdiscount ou Amazon apportent du volume mais réduisent le contrôle de la relation client. Ils sont complémentaires si vous organisez correctement vos stocks et vos marges. Intégrez-les après avoir stabilisé votre processus de livraison et SAV.Faut-il craindre les marketplaces pour une boutique indépendante ?
